VILLENEUVE D ASCQ / BONNE IDÉE (5/6) JULIEN
VILLENEUVE D ASCQ / BONNE IDÉE (5/6)
JULIEN GILMAN > julien.gilman@nordeclair.fr
Demandez le pro des petits travaux
Publié le mercredi 19 août 2009 à 06h00
Le service à la personne est un secteur d'activité à la mode. Comment se détacher alors de la concurrence ? Pourquoi ne pas multiplier les domaines d'intervention ? Depuis mai, avec Homme-services, Willy Leignel propose toutes sortes de coups de main dans la maison.
Les Villeneuvois avaient l'habitude de le voir sur les tatamis. « Mais
les arts martiaux ne sont plus porteurs, remarque Willy Leignel. Avec
la multiplication des sports de combat, tous dérivés du kung-fu, il y a
un peu de délayage, les gens s'y perdent. » Après 30 ans de bons et
loyaux services au dojo du boulevard de Valmy, il a décidé de troquer
le kimono pour un bleu de travail, de raccrocher la ceinture noire pour
se saisir d'une caisse à outils. Et en avant pour le secteur du service
à la personne.
« L'idée , c'est de répondre à la demande de personnes isolées ou âgées, explique Willy Leignel.
C'est du "petit artisanat", pour ne pas empiéter sur les plates-bandes
des artisans. Par exemple, on ne va pas appeler le plombier pour
changer un joint : ce n'est pas un chantier intéressant pour lui et ça
revient cher au client. Moi, je peux venir raboter une porte, mais pas
faire un véritable travail de menuiserie. Le service à la personne
répond à ce type de demandes. »
Curiosité et éclectisme
Et des « petits boulots », Willy Leignel peut en accomplir dans bien
des domaines. Électricité, plomberie, pose de carrelage, menuiserie,
maçonnerie... comme le précise sa carte de visite, il peut dépanner à
peu près n'importe quel problème rencontré dans la maison, jusqu'à
l'installation informatique familiale ! « Être capable de faire
beaucoup de choses, ça vient aussi des arts martiaux, estime-t-il. Je
pars du principe que tout ce que sait faire un homme, un autre homme
peut le faire. Il faut apprendre. » Et comme il est d'une nature
curieuse, il s'est, avec le temps, confectionné une multitude de
casquettes (Willy est également fin cuisinier et amateur de
photographie).
Mais chez lui - qui a étudié la philo à la fac, avant la psychologie,
le droit, l'économie et la gestion ! -, éclectisme ne signifie pas pour
autant dispersion. Willy Leignel est un perfectionniste. « Je suis
curieux de beaucoup de choses, mais je n'aime pas faire d'erreur »,
assure-t-il.
C'est en constatant la polyvalence des compétences de son beau-frère
que la soeur de sa compagne lui a soufflé l'idée de sa reconversion.
« J'étais en train de monter son parquet lorsqu'elle m'a fait la
remarque, se rappelle-t-il. "Tu sais tout faire, pourquoi ne pas te
lancer ?" m'a-t-elle dit. » La suggestion ne tombe pas dans l'oreille
d'un sourd : « J'avais déjà retapé trois maisons de la cave au grenier,
mais c'était alors pour le plaisir. Pourquoi pas en faire une petite
activité ? » L'idée de « Homme-services » mûrit dans son esprit et
Willy Leignel passe à l'action en juin dernier.
Diffusion
Comme tout démarrage d'entreprise, les premiers temps sont difficiles.
Il ne suffit pas d'avoir la bonne idée, encore faut-il avoir les moyens
de l'exploiter. Les écueils administratifs sont nombreux et la
publicité coûte cher. Willy Leignel a commencé par déposer quelques
tracts dans les boîtes aux lettres du voisinage. Le bricoleur
professionnel a réalisé de petits chantiers, « quelques touches lorsque
La Tribune (le journal de la municipalité villeneuvoise, ndlr) a sorti
un petit article, évoque-t-il. Mais ça n'est pas simple. » D'autant que
les mois de juillet et août ne sont pas les plus propices au
développement de l'activité.
Mais l'idée est là, le potentiel de travail aussi. Reste à se faire connaître.